jeudi 15 septembre 2011

C'était il y a 3 mois, quand Chouquette nous a rejoint

Après neuf mois de patience, Clémence s'est blottie doucement dans nos bras le 15 juin 2011.
C'est avec une immense joie que nous vous annonçons sa naissance.


Le mardi matin, rangement de l’appart en cours et c’est l’heure d’aller chercher Tibouchon à l’école pour le déjeuner. Me disais que ça lui ferai plaisir de passer un peu plus de temps avec Maman et de sécher la cantine. C’est là qu’il commence à avoir la tête en surchauffe. Début de soirée avec un 40 affiché par le thermomètre = SOS Médecins qui envoie un petit docteur à la barbe blanche. On dirait le Professeur Tournesol huhu J. Il se met à palper Tibouchon dans tous les sens mais ne trouve rien : il ne s’explique pas la fièvre. C’est là que mon fiston vomit toutes ses tripes sur le bon docteur qui fait maintenant grise mine. Cela présage une belle nuit de délire, du jamais vu …
Le lendemain matin 06H00, réveil en sursaut, je perds les eaux. C’est le signal du départ ! Mais je n’ai pas fini ma valise, il me manque des papiers pour la mater, je n’ai pas fini mon rangement ni le ménage, il me faut aussi un petit déj’ et mon pauvre Tibouchon qui n’est pas bien … pfffff c’est vraiment le jour ! Faut laisser mon loulou à la maison. Bisous, gros bisous, petite larme de maman qui s’inquiète pour son fiston. HommeParfait me presse pour aller à la mater comme si c’est lui qui allait accoucher. On embarque sac, valises, croissants et Ipod dans la voiture pour se lancer dans les embouteillages. Contractions : je gère bien, je respire.
Arrivée à l’hôpital, je vais vite en salle de naissance. Il parait que j’accouche « en boulet de canon » … L’équipe est super sympa, chacun se présente. HommeParfait me tient la main. On me demande si je veux la péridurale que je finis par accepter avec la plus grande hésitation ... mouais, ‘façon, ch’suis pas obligée d’appuyer sur la pompe, hein ? Mon amoureux me glisse en douce des petits bouts de croissants pour tenir le coup.
Reste le prénom … le prénom de Chouquette ! Mon chéri ne l’avait toujours pas choisi. Bon, en course, il reste Camille et Clémence. Va falloir trancher là, et vite ! Les contractions viennent de plus en plus fort mais je gère, je respire bien. J’ai envie de vivre mon accouchement de manière la moins anesthésiée possible. Avant qu’elle ne sorte, petite pousse sur la pompe à péri, histoire que l'épisio et les points de suture se fassent sans trop de douleur.
« Inspirez et poussez bien fort, Madame ! » … Aarrrggggghhhh … « C’est bien, je vois déjà une mèche de cheveux ! Poussez encore ! » … Woouuuiiiiiinnnnn !!!!!!
La sage-femme me pose notre petite plume sur le ventre. C’est le même visage que notre Tibouchon ! La larme à l’œil, HommeParfait coupe le cordon qui part pour le don. Chouquette rampe jusqu’au sein et se met à téter spontanément, puis s’endort contre moi. Je suis sur mon petit nuage, elle va bien, elle est parfaite. Il est 11H45. Elle est si calme, si sereine, elle ne pleure même pas avec les gouttes dans les yeux. Verdict : nous décidons de l’appeler Clémence, Sophie. Cela sonnait comme une évidence : clémence et sagesse … Nous l’appelons aussi Xuan Lin qui, en chinois, signifie Jade précieux et lumineux.
Quand on croit que tout est fini … Mais c’est là que tout se gâte : hémorragie trop importante. Des débris de placenta sont restés coincés à l’intérieur et des caillots se sont formés. On demande à HommeParfait de sortir avec Chouquette. L’angoisse ! Mon homme est tout blanc et me jette un regard d’incompréhension. Je fais une baisse de tension puis un malaise. Je me suis sentie partir … Je termine mon marathon en soins intensifs. Dans la salle de réanimation, on me transfuse 2 culots de sang et m’injecte un tas d’autres produits. On me pose deux sondes qu’on me scotche des cuisses au tibia. Interdiction de manger et de boire, au cas où je devrais passer d’urgence sur le billard. Ca ne va pas super fort. Les produits dans les perfs me brûlent les bras, je ne sens plus le bas de mon corps. J’ai l’impression d’avoir combattu contre Tyson, The Undertaker et Bruce Lee ! Va falloir que je me retape un peu pour pouvoir rentrer à la maison.
Je retrouve HommeParfait dans la salle de réa avec ma Chouquette dans l’après-midi. Je peux enfin la prendre un peu plus longtemps dans les bras. Je suis soulagée de les voir. Ils repartent au bout de deux heures. La chef de clinique revient me voir avec son équipe. Il reste encore des caillots à l’intérieur. Je n’ai pas encore mangé ni bu, au cas où … Je fais encore un malaise, hypotension. Je me réveille avec l’anesthésiste sympa du matin qui me tient la main. Elle m’explique qu’il va falloir me garder dans le service encore au moins 24 heures, voire 48 heures.
J’ai deux personnes en permanence nuit et jour dans ma chambre en réa, en plus des docteurs qui viennent me voir et me presser le ventre toutes les heures. Heureusement que le personnel de l’hôpital est d’une extrême gentillesse. J’ai mal, je suis ankylosée, je ne peux pas bouger de ce lit. J’ai faim et surtout super soif. Je les menace de manger les couvertures et le montant du lit s’ils ne me donnent rien. Une infirmière a pitié de moi et me donne dans la nuit le tiers d’un petit verre d’eau. C’est mieux que rien.
Seul HommeParfait peut venir me rendre visite avec Chouquette dans son bocal à roulettes. Je ne verrai mon Tibouchon que 3 jours après. Ca me fout les boules quand je pense au tit pépère. J’ai envie de pleurer quand je l’entends au téléphone me dire qu’il m’aime et qu’il ne faut pas que j’aie peur toute seule à l’hôpital. Au final, on me libère au bout de 48 heures pour monter dans une chambre normale. Je peux enfin avoir un déjeuner à peu près correct (ça m’a rappelé la bouffe de la cantine au collège). Je peux enfin me lever et me laver, sentir le propre. Je peux enfin serrer mon Tibouchon dans mes bras et lui présenter sa petite sœur tant attendue.
Pendant tout ce temps, Chouquette a été super. Elle n’a pas bronché, pas pleuré une seule fois. Comme si elle avait compris que l’instant était grave et qu’il ne fallait pas inquiéter plus son papa.
Je suis aidée pour la mise au sein et l’allaitement démarre bien. Je suis très fatiguée. Je sens les contractions à chaque fois que j’allaite ma fille. Chouquette dort à la nursery la nuit pour que je puisse me reposer. La sage-femme me donne plein de bons conseils et me met bien en confiance pour rentrer à la maison. Je serai moins déboussolée à la sortie, même si j’ai déjà eu un prems. Non non non, cette fois, je ne déprimerai pas. Au bout de cinq jours, je rentre avec ma jolie petite fille dans les bras. Tibouchon a eu le droit de sécher l’école pour venir me chercher ce matin-là.
Après tout ça, je me rends compte à quel point ma petite famille est précieuse. Je m’imprègne de chaque moment passé avec mes trois amours. Je profite de chaque minute et je leur répète tout le temps que je les aime fort, jusqu’à l’infini et même plus loin ! Je savoure chaque baiser, chaque câlin. Et quand je regarde ma fille, je me dis : « Peu importe ce qu’il s’est passé, c’était dur mais ça valait vraiment le coup ! ».
Chouquette, nous débordons tous d'amour pour toi !



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